On compare souvent Abida Parveen à Nusrat Fateh Ali Khan pour la fulgurance de sa voix et de son imaginaire musical, auxquels s’allie une délicatesse toute féminine pour dire à l’Etre aimé les états que son amour nous fait endurer.
Si Abida Parveen est l’objet d’un veritable culte, d’est que cette immense rtiste s’offre musicalement à son auditoire et, tant il demande, tant elle est prête à se donner pour servir le kalam (le Verbe) des saints soufis. Tantôt restant sur une note grave, tantôt réalisant des ornements d’une virtuosité époustouflante, elle est par une énergie qui semble insufflée par Celui dont elle chante les louanges dans une communication extatique avec son auditoire.
Des poèmes du Hind et du Sind.
Cette poésie mystique s’est particulièrement développée dans le paysage à l’austère beauté de la route des sanctuaires du Hind et du Sind qui longe l’actuelle frontière séparant l’Inde du Pakistan.
Au départ, ces poèmes n’étaient pas écrits. Ils ont été recueillis beaucoup plus tard, après la mort des saints et transmis ensuite oralement, de génération en génération. Les versions diffèrent donc d’un chanteur à l’autre et leur permettent de tisser un sujet avec une certaine liberté. Ainsi, s’il développe le thème de firaq (la séparation), d’après un poème de Khawaja Ghulam Farid, le chanteur peut avoir avoir besoin d’insérer des vers d’un autre poète afin de renforcer l’émotion qu’il soulève. On appelle cela girah (littéralement « nœud » comme celui d’un tapis).
CD - 2002
World Village - harmonia mundi