Djamchid, le père et maître, Keyvan et Bijan Chemirani, les deux fils, forment depuis la fin des années 1990 le Trio Chemirani, ensemble de percussions persanes.
Tout en puisant dans la poésie persane, ils composent et développent des formes modernes où l'accent est mis sur les polyrythmies et sur la multiplicité des sons ; le Trio dévoile à son auditoire les possibilités infinies des percussions persanes.
La parfaite concision du langage, la vertigineuse circulation du dialogue, la variation infinie du toucher conjuguées avec une complicité hors du commun, font de cette formation une réussite scénique et discographique.
Distribution :
Djamchid Chemirani : zarb, voix
Keyvan Chemirani : zarb, daf, bendir, udu, cymbales
Bijan Chemirani : zarb, daf, bendir, reeq, udu, saz, cymbales
Ballaké Sissoko : kora
Omar Sosa : piano
Renaud Garcia Fons : contrebasse
Ross Daly : lyra, robab
Sylvain Luc : guitare
Titi Robin : bouzouki
Collection ORCHESTRE IMAGINAIRE
« Six invités de marque venus des horizons les plus divers ont accepté la rencontre avec les percussions persanes du Trio Chemirani - le père Djamchid, entouré de ses deux fils, Keyvan et Bijan. Un pari à risques limités puisque chacun des solistes reste dans son propre univers, sur lequel viennent se greffer les ponctuations asymétriques des trois hôtes tambourinant avec une étourdissante dextérité sur leurs zarbs, leurs dafs, leurs udus et leurs bendirs.
Point de véritable réciprocité des échanges, donc, mais quelques beaux dialogues avec la contrebasse de Renaud Garcia-Fons, par exemple, dont le jazz oriental est peu à peu contaminé par la frénésie des syncopes percussives (Oryssa). La kora mandingue de Ballaké Sissoko parvient, elle aussi, à mêler intimement ses subtiles enluminures aux motifs tricotés par le trio, rodée il est vrai par les sommets incantatoires du "Rythme de la parole" qui réunissait, dès 2006, les trois Chemirani à quelques pointures indiennes, africaines, iraniennes.
Dans ce nouvel album-concept publié chez Accords croisés, le piano aux prolongations andalouses du Cubain Omar Sosa tire également son épingle du jeu. Comme le bouzouki de Titi Robin, associé aux rimes déclamées par Djamchid Chemirani avec une vigueur jubilatoire empruntée à la grande tradition persane (avis aux rappeurs et au slammeurs en quête d'inspirations ancestrales). Plus conventionnelles en revanche sont les participations du guitariste jazz Sylvain Luc et de Ross Daly, l'Irlandais qui s'est pris de passion pour la lyra (vièle) crétoise. »
Eliane Azoulay
CD - AC 143 - 2011
Harmonia Mundi