« Namaskar, mes amis ». Le lundi 1er septembre 2008, Ravi Shankar est sur la scène de la Salle Pleyel.
Chacun sait qu’il s’agit de son dernier concert en Europe. Le lendemain, il donnera dans la même salle une master class, qui sera sa dernière rencontre avec le public français. Le symbole est fort : le musicien indien le plus célèbre de l’histoire choisit de s’en aller en donnant à la suite un concert et une conférence.
La performance et la transmission, la démonstration et l’explication : tout Ravi Shankar est dans cette double démarche. Le virtuose dont les intuitions géniales laissent pantois les plus grands connaisseurs de la musique hindoustanie et le pédagogue qui, inlassablement, explique aux Occidentaux ce que signifie le mot de raga, le compagnon d’aventures musicales de Yehudi Menuhin et l’initiateur des Beatles…
Sa carrière n’est pas seulement exceptionnelle pour sa longévité, elle est aussi l’accomplissement d’une oeuvre immense d’instrumentiste, de compositeur, de vulgarisateur, de professeur, d’expérimentateur, de pédagogue.
Pour des millions d’humains, Ravi Shankar incarne à lui seul l’immense domaine de la musique classique indienne. Si l'on ne connaît qu’un seul nom, c’est le sien – et même en Inde.
« Avec simplicité, le grand homme aborde les règles et les grands principes de la musique de l’Inde du Nord, les différences avec celle du Sud, l'importance du gourou dans l'apprentissage, les lois mélodiques du raga et celles, rythmiques, du tâla. Les explications sont ponctuées d'exemples exécutés par les musiciens aux tampuras, tablas, shenaïs, flûtes et autres sitars. Après avoir répondu à quelques questions écrites, il se lance dans une démonstration inouïe d’écriture improvisée, développant à l’orale les phrases musicales qu’il redistribue à chaque musicien, tout en précisant de quelques gestes l’intensité avec laquelle les parties doivent être jouées. Une œuvre unique et limpide se déploie et nous laisse sans voix. Cette séance est complétée d’un documentaire et d’images de prestations de différents artistes au centre Ravi Shankar de Delhi. »
« Cette Leçon, filmée par Frédéric Le Clair, ne constitue pas un chapitre d'apprentissage d'une pratique instrumentale (façon « le sitar pour les nuls ») : si leçon il y a, c'est celle, très humaine, d'un artiste inouï qui tente d'englober l'univers dans ses harmonies magiques. »
Christian Larrède
DVD - AC 141 - 2010
Harmonia Mundi
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