Le chant persan s’est transmis grâce à la tradition orale et à quelques familles de musiciens. Cette musique délicate, rehaussée de l’éclat des tahrir, ces ornements réalisés par de subtils coups de glotte, a résisté à toutes les mises à l’écart par les différents régimes autoritaires qui se sont succédés. Elles s’est perpétuée dans l’intimité des salons de musiques où les maîtres, souvent non professionnels, ont transmis de génération en génération cet art subtil à la fois sensuel et empreint de mysticisme.
Le radif est le système modal et mélodico-rythmique qui régit la musique persane classique. Ses modes (dastaghs) se développent sur des patrons mélodiques (gushés). Synthèse entre une architecture formelle très ramifiée et une énergie émotionnelle toute en intensité cumulative, l’art du chant de Ali Reza Ghorbani atteint une maîtrise boulversante.
Distribution :
Alireza Ghorbani : chant
Daryoush Tala'i : tar
Djamchid Chemirani : zarb, percussions
« En 1979, une fatwa de Khomeyni interdisait la musique. Elle ne tiendra pas plus d'un an sous la pression d'un peuple qui a su créer au fil des siècles une puisque classique d'un raffinement inouï, enracinée tant dans la poésie amoureuse (ghazal) que dans la tradition mystique d'un roumi, et cultivée en secret pendant les années noires au sein des confréries soufies. La revoici dans toute sa splendeur , célébrée par le jeune et prodigieux chanteur Ali Reza Ghorbani, accompagné par deux maîtres-musiciens : Daryush Tala'i (târ) et Djamchid Chemirani (zarb). »
Bernard Loupias
CD - AC 107 - 2004
Harmonia Mundi